La réciprocité dans le Soin, de l’alimentation à la santé : Expériences, apprentissages coopératifs et savoirs pluriels au service du faire commun

Institut Montparnasse et Chaire ESS de l’UHA Journée d’étude Mutualisme et Coopération Mulhouse, le 30 avril 2024 La réciprocité dans le Soin, de l’alimentation à la santé : Expériences, apprentissages coopératifs et savoirs pluriels au service du faire commun Face à la complexité de nos sociétés traversées par des crises structurelles profondes, la santé globale des […]

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Institut Montparnasse et Chaire ESS de l’UHA Journée d’étude Mutualisme et Coopération Mulhouse, le 30 avril 2024

La réciprocité dans le Soin, de l’alimentation à la santé : Expériences, apprentissages coopératifs et savoirs pluriels au service du faire commun

Face à la complexité de nos sociétés traversées par des crises structurelles profondes, la santé globale des personnes s’est imposée avec la crise sanitaire de la Covid-19 en 2021, au cœur des préoccupations de toutes et de tous. Ballotée entre d’un côté, des progrès sectoriels et des technologies médicales plus performantes et, de l’autre, les difficultés systémiques de fonctionnement des services médicaux, qui sont à la source de carences et du mal-être des usagers comme des professionnels, la santé globale se dérobe en raison d’une gestion qui prescrit l’urgence au quotidien.

Ces transformations des conditions de travail dans le champ médico-social s’inscrivent dans un contexte d’emprise croissante des marchés : la mise en concurrence met face-à-face le monde de l’ESS (dont le mutualisme) et celui des compagnies d’assurances, le premier risquant de perdre les attributs et les valeurs qui ont fait son histoire et ses spécificités. L’éducation à la santé, sociale et globale, la prévention des risques sociaux, l’attention aux soins des personnes et à leur environnement,
ainsi que l’alimentation, sont parties prenantes d’un projet de société solidaire, démocratique et juste, porté par des mouvements sociaux dont les groupements mutualistes sont issus.

En France, la matrice de ces mouvements puise ses sources dans une éducation populaire qui a posé la délibération démocratique au cœur du projet de transformation sociale et d’émancipation. Avec la professionnalisation de ce secteur et l’intervention des institutions, on peut s’interroger sur ce que ces mouvements sociaux sont devenus, à l’heure où les pouvoirs publics s’emparent d’une vision
d’investissement social, source de tensions exacerbées entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif, entre l’intérêt et les valeurs, entre le calcul et le don, aboutissant au final à la perte de sens de l’action.

Cette journée d’étude La réciprocité dans le soin, de l’alimentation à la santé :
Expériences, apprentissages coopératifs et savoirs pluriels au service du faire commun s’empare de la question de la santé globale à nouveaux frais à partir d’une relecture des expériences collectives et solidaires portées par des habitants, des patients, des étudiants, des professionnels et des groupes informels, pour saisir les pratiques sociales d’engagement et de lien social, d’attention et de soins, des pratiques de collaboration et de coopération entre des personnes, aux statuts et aux cultures différents, riches de savoirs concrets.

Notre démarche repose sur une hypothèse principale qui prend acte que la coopération ne va pas de soi, ainsi que la solidarité et la réciprocité entre les parties présentes. L’acte de coopération repose sur la reconnaissance réciproque des personnes dans leur globalité et leur autonomie, mais aussi sur leur besoin d’éprouver et ressentir leur(s) interdépendance(s) vis-à-vis des autres. Cette reconnaissance se construit collectivement et sa réussite relève d’une transaction sociale permettant de
concilier autonomie et dépendance.

Autrement dit, nous adoptons une méthodologie concrète en nous mettant à l’école des apprentissages coopératifs, en expérimentant des pratiques sociales d’interdépendance et des capacités réflexives, afin de renouer des relations entre des personnes sur un pied d’égalité et de négocier des compromis pour le bien commun. Ce projet repose sur l’adoption d’une posture non hiérarchique, tournée vers l’horizontalité et vers la reconnaissance des communautés de savoirs pluriels et du savoir-faire des personnes ; ainsi, la coopération redonne du sens à l’action de chacun.

Cette démarche sous-tend une dynamique participative, que l’on retrouve dans la recherche-action pratiquée dans le cadre de la thèse sur la Santé et le lien social dans les quartiers de la Politique de la Ville (QPV) de Mulhouse et Strasbourg, menée par Sarra El Idrissi (Chaire ESS, UHA).

La pédagogie coopérative expérimentée et portée par le Master Ingénierie de projets de l’ESS de l’UHA anime diverses initiatives notamment le « Voyage apprenant », la création d’une coopérative étudiante et des Ateliers coopératifs. Mise en œuvre au Forum International de l’ESS (Marrakech 2017, Tunis et Mulhouse, 2022) entre des chercheurs, des acteurs de l’ESS et des
étudiants, la pédagogie coopérative se déploie pour la coproduction de nouveaux savoirs qui passe par
des interactions et des pratiques sociales de lien en résonance.

L’ESS se positionne comme un laboratoire de créativité propice à la régénération du mutualisme par des expérimentations coopératives en capacité de réinventer un mutualisme en résonnance avec les enjeux contemporains attentif à la diversité et aux inégalités entre les publics en
créant du commun autour des pratiques du soin.

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