La recherche sur les valeurs a conduit à des entretiens, à la participation à des réunions et à la contribution et la participation aux débats et conférences organisés par l’Institut Montparnasse.
Ainsi au-delà des textes produits par les chercheurs, sur les valeurs, a été conçue une recherche conduisant à problématiser la notion de valeur au regard de l’évolution des organisations mutualistes. Les organisations mutualistes ont fait de la notion de valeur un signe distinctif de la sphère marchande. Mais ce qui semble allez de soi dans l’imaginaire et dans l’histoire de la mutualité, demande d’être confronté aux évolutions des comportements des adhérents devenus consommateurs. Finalement l’enjeu est bien celui de la relation de l’organisation avec ses adhérents.
Les profils et les attentes ont évolué. Les travaux des sociologues, économistes, psychologues montrent une évolution rapide des comportements des individus et le changement des rapports aux groupes et à l’organisation. Traiter collectivement des aspirations individuelle conduit à définir un nouveau paradigme de conception et d’organisation du mouvement mutualiste.
Il y a bien autant de modèles mutualistes qu’il y a de mutuelles. C’est cette articulation entre ce que sont les offres des organisations et les besoins des adhérents, qui fait la spécificité d’une organisation mutualiste.
Le marché a pris l’habitude de segmenter et de banaliser les produits. Les mutuelles ont besoin de recréer de l’appartenance et de l’adhésion. Cette production de sens est centrale. C’est pourquoi la contribution d’IDIRES , se fait en 2 temps. Au-delà de la participation au débat, il s’agit de contribuer à donner un sens à la notion de valeur à partir de ce que sont les besoins. Les comportements individuels changent alors que les mutuelles sont sur leurs fondements historiques. IDIRES en tant que structure de recherche sur l’estime de soi, met en évidence ce que sont les évolutions des besoins et des attentes des individus. Le raisonnement est transposable de l’entreprise et de leur conduite du changement vers les mutuelles et leur besoin de faire sens et de produire de l’adhésion.
Le travail effectué interroge le modèle mutualiste. La demande des adhérents au regard de ce que deviennent les entreprises et les organisations va sur une recherche d’estime de soi et un besoin de sens.
L’estime de soi est donc un levier de partage de valeurs dont on montre la pertinence et le mode opératoire. Ce changement de paradigme conduit effectivement les mutuelles à répondre collectivement à des aspirations individuelles. Ces changements en cours conduisent à redéfinir et à faire évoluer les rapports entre les mutuelles et leurs adhérents. Ce n’est pas qu’une question de communication ou de marketing, mais bien la nécessité de réécrire le modèle mutualiste en fonction de ce que deviennent les adhérents consommateurs. Le modèle mutualiste est un système de valeurs, mais son objet et son contenu sont amenés à évoluer.
L’estime de soi est un mécanisme d’analyse de ce que sont les comportements, les attentes et les valeurs. Ce regard conduit aussi à revoir comment se produisent des valeurs.
Les mutuelles sont à la croisée des chemins, comme à la fin d’un cycle, dans une nécessité de se réinventer. Nous proposerons aussi une synthèse des débats qui ont été portés par l’Institut Montparnasse à la fois en juin 2016 , et en décembre 2017.