Les indicateurs de l’OCDE dépeignent un panorama contrasté, caractérisé par des progrès sanitaires confirmés mais des conditions et modes de vie pathogènes, des inégalités persistantes, voire aggravées, des effets de la crise financière préjudiciables dans les pays aux économies les plus instables. Le diagnostic est le suivant : « Bien que les indicateurs tels que l’espérance de vie ou la mortalité infantile fassent penser que la situation s’améliore globalement, les inégalités en matière de revenu, d’éducation et d’autres indicateurs sociaux ont toujours une incidence profonde sur l’état de santé et l’accès aux soins ».
Extraits de la publication OCDE :
Espérance de vie. Pour la première fois l’espérance de vie moyenne a dépassé 80 ans dans les pays de l’OCDE, une augmentation de dix années par rapport à 1970. Certains pays émergents comme le Brésil, l’Indonésie et l’Inde se rapprochent de la moyenne OCDE alors que les Etats-Unis sont passés sous cette moyenne.
Accès aux soins. La plupart des pays de l’OCDE ont mis en place une couverture universelle (ou quasi universelle) des soins pour un ensemble de services de base. Deux pays font exception : le Mexique dont le système facultatif d’assurance est quasi généralisé et les Etats-Unis où la couverture de base est principalement fournie par l’assurance maladie privée (seuls 32% de la population bénéficient d’une couverture financée par des fonds publics) ce qui laisse 15% de la population sans couverture maladie. La part de la population couverte par l’assurance privée a augmenté dans certains pays au cours de la dernière décennie.
En moyenne 20% des dépenses de santé sont réglées directement par les patients, ce qui peut limiter le recours aux soins. Outre le coût des soins, le rôle conféré au généraliste et l’organisation des soins primaires sont importants pour la réduction des inégalités sociales en matière d’utilisation des soins.
Dépenses de santé. Depuis 2009 on constate un ralentissement sensible voire une baisse des dépenses de santé. En moyenne elles n’ont augmenté que de 0,2% les deux dernières années alors que leur progression était de 4,1% l’an auparavant. En Grèce les dépenses de santé ont chuté de 11%, l’Irlande et l’Estonie ont aussi enregistré un recul important entre 2009 et 2011. Les Etats-Unis ont un niveau deux fois et demie plus élevé que la moyenne OCDE alors que le niveau de la Chine n’est que de 13% de cette moyenne, celui de l’Inde 4%.
Les dépenses de santé rapportées au PIB ont diminué, passant de 9,1% à 8,9% en 2011 par rapport à l’année précédente. Les politiques de réduction des déficits publics et la contraction des revenus des ménages sont la cause d’une régression dans plusieurs pays.
De nombreux pays ont adopté des mesures visant à freiner les dépenses publiques : baisse des salaires des professionnels de santé, réduction des effectifs, diminution de la rémunération des prestataires de santé et accroissement de la part payée par le patients afin d’alléger les pressions budgétaires.
Financement des dépenses de santé. Dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE le secteur public est la principale source de financement de la santé. Il couvrait en 2011 environ les trois quarts des dépenses de santé. Après le secteur public, vient souvent le paiement direct par les ménages. En Espagne il a augmenté de près de 2 points de pourcentage entre 2009 et 2011 parce que le financement public de certains services a été réduit en raison de la crise. En Irlande également. Au Portugal il s’est accru de 1,5 points.
Progrès sanitaires, pathologies émergentes.
Les maladies cardiovasculaires constituent la principale cause de mortalité (33% de l’ensemble des décès). Les taux de mortalité par crise cardiaque ont régressé dans presque tous les pays de l’OCDE, de 40% en moyenne depuis 1990.
Le cancer, deuxième cause de mortalité, représente 26% du total des décès. Les taux de mortalité sont en diminution de 15% depuis 1990. Recul sensible dû aux cancers de l’estomac, du colon, du sein et du col de l’utérus, mais hausse, pour les deux sexes, du nombre de décès dus au cancer du pancréas ou du foie ou du cancer du poumon chez les femmes. Les taux relatifs de survie à cinq ans du cancer du sein se sont améliorés atteignant plus de 80% dans tous les pays de l’OCDE (à l’exception de la Pologne)
Le diabète concerne 85 millions d’individus dans les pays de l’OCDE. Il touche de manière disproportionnée les personnes appartenant à des groupes socio-économiques défavorisés.
Plus de la moitié de la population adulte des pays de l’OCDE déclare souffrir de surpoids ou d’obésité. 18% souffrent d’obésité. La prévalence a augmenté au cours de la décennie écoulée dans tous les pays. La progression de l’obésité touche tous les groupes sociaux.
L’hypertension est un problème de santé majeur. On estime qu’un adulte sur trois dans le monde est touché par l’hypertension.
L’utilisation des anticholestérols a plus que triplé. L’utilisation de médicaments antidiabétiques a presque doublé. La consommation d’antidépresseurs a sensiblement augmenté.