Entre crise et re-crise. Conjoncture incertaine mais reprise des profits. Ceux des groupes du CAC 40 ont gonflé de 85% au premier semestre, dans le même temps les dix premières banques européennes affichent plus de 32 milliards de résultat. Ce sont là des messages aux investisseurs et aux actionnaires. Les messages adressés aux populations sont tout autres : moindres dépenses publiques, restriction des services publics et des prestations sociales. Comment le citoyen peut-il comprendre, admettre, simultanément, les bénéfices insolents de la reprise ici, l’entrée dans la rigueur de crise là ? Plus que jamais le temps de la finance est décroché de la réalité des humains.
Cette période heurtée est propice à la remise en cause des systèmes sociaux. Il est vrai que leurs déficits se creusent. Le premier déficit est celui du travail humain dont le chômage des jeunes (prêt du quart des moins de 25 ans) et des seniors est le dramatique révélateur. Le second déficit est social, il est caractérisé par le creusement des inégalités, devant l’accès aux soins comme devant l’acquisition d’une retraite honorable. Le troisième déficit est financier, il ne doit pas être le prétexte de remises en cause des principes républicains d’universalité, d’égalité et de proportionnalité. Des voix l’osent pourtant, des officines y travaillent, des projets politiques s’y préparent.
L’Institut Montparnasse trouve toute sa raison d’être et toute sa détermination à agir dans la nécessité du débat citoyen et dans l’urgence d’une alternative solidaire, résolue, à la régression programmée de la Sécurité sociale.